Au début de l’année 2019 sort le troisième album de University Of Gnawa, pour lequel le groupe retrouve Martin Meissonnier aux manettes de producteur. Son titre résume parfaitement ce qui anime Aziz depuis ses débuts : Poetic Trance. Dans cet album enregistré en studio dans les conditions du live, plus que jamais les mots dansent et la voix (celle d’Aziz et celles en polyphonie de ses musiciens) devient instrument, alors que les parties instrumentales semblent parfois échapper à tout contrôle. Pas de temps perdu ni de temps mort dans Poetic Trance. Dès le premier morceau, Janna Ifrikia, tout est en place et démarre au quart de tour. Le groupe est soudé par l’amitié, le jeu collectif et les kilomètres parcourus en tournée, Aziz est en pleine possession de son art qu’il prodigue en toute confiance. L’énergie du groupe est décuplée et c’est celle de l’espoir. Dix années ont passé depuis les jams du French Kawa, et le meilleur est à venir.

Prix coup de cœur Académie Charles Cros, 2019 (Catégorie mémoire vivante)

3 nominations Afrimawards, 2019 :  Best diaspora act, best traditionnal artist, Album of the year
1 nomination Urban music awards, 2020 – Artist of the Year Africa
PAMles 100 meilleurs albums des années 2010

 



L’ESPRIT

A la faveur d’une éclatante maîtrise vocale, Aziz Sahmaoui et University of Gnawa chantent ainsi en tamazight, wolof ou mina la résilience des victimes de guerre (« Coquelicots »), l’amour (« Nouria »), la fraternité (« Entre Voisins »), tous déclarant en chœur leur profond attachement à leur culture africaine dans « Janna », ce paradis.

« Avec notre musique, nous voulons contribuer à adoucir les amertumes, à tisser des ponts entre l’Afrique et l’Europe. C’est une façon d’agrandir notre cercle, jamais fermé : entrez dans la ronde ! ». Et comme dit le classique gnawa « Ganga Sound of M’birika » dans Poetic Trance : « Les gens sont venus en masse, certains de loin, pour ces festivités, cette célébration à vivre comme une thérapie libératrice des corps et des esprits ».

Extrait de l’article “Aziz Sahmaoui – groove-thérapie”
par Jeanne Lacaille (Qwest.tv, 5 février 2019)

 



LES MORCEAUX

« Le premier titre de l’album, “Janna Ifrikia” (“Paradis africain”), chante la beauté de l’Afrique, avec ses richesses, ses couleurs, sa diversité. Elle attire aussi le regard de l’autre, les convoitises. Tout le monde s’intéresse à l’Afrique parce qu’elle est belle, mais parce qu’elle est riche aussi. J’aborde aussi le thème de la peur dans le titre éponyme. Nous avons peur de tout, de l’amour, de sortir, de l’autre, de l’inconnu. Le morceau dénonce cette crainte, cette peur qui paralyse et qui scotche.

Dans “Nouria”, qui mêle des airs hassanis, sahraouis, touerguis et amazighis, on chante M’hamid El Ghizlane, le désert marocain, ses dunes magnifiques, cette magie qui sort de nous. Nouria, c’est la lumière qui se balade entre les dunes, qui descend de Ishtar, la déesse de l’amour et de la fertilité. Elle fascine tout le monde, même la nature chante sa beauté. »
Extrait de l’interview par Anaïs Lefébure (Huffpost, 2 février 2019)

 


 

LA PRESSE

« Sculpteur des sons et des mots, Aziz Sahmaoui accouche d’un opus envoûtant, ample et délicat. Un conte enrobé d’une douceur caressante. Quatre années de vadrouille cérébrale, de quête dense et soyeuse, pour un résultat racé et originel. »
Extrait de l’article “Aziz Sahmaoui à l’éden du groove”
par Anis Hajjam (Telquel, 21 décembre 2018)

« Si les instruments traditionnels ont la part belle, les guitares électriques sont chaudes et sèches comme le soleil du désert. Nord, sud, Orient, Occident, la musique d’Aziz est universelle. Aziz parle de la peur de l’autre et assure que l’être cher est le voisin. Il nous rappelle de façon magnifique que l’arabe est une belle langue. Surtout quand elle chante la paix. »
Par Jean-Marc Pinson, Ouest-France

« Ce qui me touche et m’inspire, chez Aziz, c’est son groove à la fois profondément terrien et délicatement aérien », m’avait confié, peu avant sa mort en 2007, le légendaire claviériste et pionnier musical Joe Zawinul. Avec son ­dernier CD, Poetic Trance, Aziz Sahmaoui nous transporte à des cimes de ravissement. Dans notre édition du 18 janvier 2019, nous avons salué cet album, qui, à juste titre, a été distingué par l’Académie Charles-Cros. L’immense Martin Meissonnier, qui collabora avec Fela Anikulapo Kuti et bien d’autres géants, a réalisé cet opus. De la belle ouvrage… »
Par  Fara C. , L’Humanité

« Un superbe troisième album qui célèbre l’altérité à travers l’art des Gnawas. […] Nous voilà donc invités à emprunter un pont jeté entre l’Europe et l’Afrique, à entrer dans ce jeu hypnotique des crotales (castagnettes) et des voix, à oublier les rythmes binaires, qui ont fini par formater nos oreilles. Nous voilà donc invités à entrer dans la transe, pour se libérer du monde matériel, des tourments. Un sacré challenge, réussi, car Aziz Sahmaoui et ses comparses tissent un groove imparable »
Par Frédéric Briard, Marianne